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01 Jan

Les Serie TV de 2018

 - Catégories :  #SERIE TV, #TOP

Les Serie TV de 2018

10. “Black Mirror : Bandersnatch”

 

Vendredi 28 décembre, Netflix a diffusé "Bandersnatch", l'épisode interactif de "Black Mirror" qui précèdera la sortie de la cinquième saison du programme créé par Charlie Brooker. Un film inédit – et le premier du genre sur la plateforme de streaming – où le téléspectateur doit faire des choix télécomande à la main, surmonter des obstacles, faire face à des dangers et comme souvent dans la vie en assumer les conséquences. Charlie Brooker sur cet épisode sacrifie le fond à la forme, le principe de d'interactivité fractionne la fluidité habituelle du récit d'un épisode de Black Mirror. Mais quelle entrée en matière pour la saison 5 !!!

 

9. The Haunting of Hill House

 

En adaptant La Maison Hantée, un roman de Shirley Jackson paru en 1959, le scénariste et réalisateur Mike Flanagan revisite brillamment un genre trop souvent limité à des portes qui claquent et des grincements de parquet. The Haunting of Hill House est un thriller psychologique et un drame familial plus bouleversant qu’effrayant, qui parle avant tout des traumatismes d’une fratrie qui ne s’est jamais relevée de la mort brutale de leur mère, vingt ans plus tôt. La maison, aussi splendide que terrifiante, ne manque pas de recoins et d’ombres pour faire trembler ceux qui cherchent ce genre de sensations. Mais ce qui nous prend, ce sont les histoires de chaque personnage, et le destin tragique de cette famille frappée par une malédiction intime. Séquences chocs (la chute de l’épisode 5 !), tours de forces visuels (le désormais fameux épisode 6 et ses plans séquences), la série dépasse largement le genre et s’est imposée comme une descendante de Six Feet Under, hantée par le deuil.

8. “Killing Eve”

 

La sensation de l’année, avec un buzz confirmé au-delà de nos attentes et un formidable bouche à oreille qui a gonflé ses audiences semaine après semaine. Après le bijou Fleabag, Phoebe Waller-Bridge enfonce le clou avec ce jeu du chat et de la souris entre une employée du MI5 et une psychopathe terrifiante (Sandra Oh et Jodie Comer). Violente, fun, chic, smart et pop, la série est un thriller palpitant, au rythme enlevé, façon Swinging London croisé avec la Nouvelle Vague. Son « female gaze » régénérant est comme un pamphlet féministe qui joue discrètement sur l’inversion des rôles masculins/féminins sclérosés dans le genre du thriller. Un régal.

7. “Bodyguard”

 

C’est LE gros succès de l’année outre-Manche. Ecrite par Jed Mercurio, Bodyguard met en scène un vétéran d’Afghanistan (Richard Madden, de Game of thrones ) qui, après avoir déjoué un attentat, est affecté à la protection d’une femme politique. Avec un suspense maintenu de bout en bout, Mercurio parvient à créer un récit parano qui tient la route et maintient un équilibre miraculeux entre réflexions terriblement actuelles (la vie malgré le terrorisme) et hommage aux thrillers politiques comme 24h chrono ou Jeux de pouvoirs. Détonnant.

6. “The End of the F***ing World”

 

Adapté d’une BD, ce petit bijou de comédie noire narre le road trip initiatique de deux ados – une extravertie borderline et un Dexter en puissance. Ces Bonnie et Clyde post-punk vont développer une attirance bancale touchante durant leur irrésistible virée, rythmée par une BO signée Graham Coxon (Blur) et à des chansons qui vont de la rage des Buzzcocks à la douceur mélancolique de Françoise Hardy. Une belle manière d’en finir avec le monde.

5. “Sharp objects”

 

Une journaliste, tout juste sortie d’un séjour en hôpital psychiatrique, ­retourne dans la ville de son enfance, dans le Missouri, pour enquêter sur une trouble histoire de meurtres… Adaptée d’un roman de Gillian Flynn (Gone Girl), cette minisérie à l’atmosphère pesante vaut moins pour son suspense excessivement allongé que pour son portrait intense d’une ­héroïne fragile mais décidée, lancée dans un corps-à-corps avec son ­enfance. Le Canadien Jean-Marc Vallée (Big Little Lies) fait s’entrechoquer passé et présent dans une mise en scène sensorielle, sublimée par une prise de son qui capte les moindres bruits de la campagne. Amy Adams est bouleversante de délicatesse, et ses face-à-face avec Patricia Clarkson, prodigieusement détestable en mère toxique, sont d’une rare violence émotionnelle.

4. “Le Bureau des légendes”

 

Sa quatrième et brillante saison vaut, de nouveau, à la série d’espionnage d’Eric Rochant la première place du classement. Preuve que la longévité et les attentes des fans n’ont pas altéré la finesse du regard porté sur ses personnages, agents de la DGSE aux âmes blessées devenus des figures familières. Elle restera, sans doute, la saison du basculement : celle où sont soldés les comptes de l’affaire Malotru par un directeur de la sécurité interne retors (Mathieu Amalric, paranoïaque à souhait) ; celle, aussi, qui dessine de nouveaux enjeux autour de la cyberguerre mondialisée. Scènes d’action spectaculaires, face-à-face sous haute tension, déchirements silencieux… Le Bureau continue de naviguer, avec une maîtrise rare, entre réalisme et romanesque, opposant la froideur de l’échiquier géopolitique et la flamme intérieure de ses héros de l’ombre. Plus que jamais, cette saison fut spectaculaire. Et crépusculaire.

3. “Hippocrate”

 

« Personne n’a envie d’aller à l’hôpital. » Fort de cette évidence, Thomas Lilti n’aurait jamais dû écrire Hippocrate, pas plus le film avec Vincent Lacoste, que cet ancien praticien a réalisé en 2014, que la série que vient de diffuser Canal+. Ses jeunes internes y vont pourtant, vaillants soldats du service public, impressionnés par la tâche qui les attend mais déterminés à l’abattre : privés de médecins référents, retenus en quarantaine, la brillante Chloé, l’inconséquent Hugo, la vaillante Alyson et le surdoué Arben vont tenir à bout de bras, au risque de la vie des patients mais peut-être aussi de la leur, un service entier de médecine interne… ­Impossible de les laisser seuls face à leurs cas pathologiques, leurs cas de conscience, leurs émois de soignants novices et les souffrances de leurs soignés. Une série romanesque, sociale et politique haletante.

2 “La Casa de papel”, saison 2

 

Au cours des premiers épisodes, on a ricané devant ses invraisemblances grosses comme la Fabrique de la monnaie de Madrid, et ses héros aussi subtils que dans un cartoon… Et que dire des personnages féminins, constamment méprisées ou condamnées à se balader en petite culotte à longueur d’épisode ? Pourtant, avouons-le : on a fini par se laisser happer par l’implacable mécanique de La Casa de Papel, sur le mode « plus c’est énorme, plus c’est fun ». Au même moment, ses personnages archétypaux devenaient des icônes pop (le vénéneux Berlin, Tokyo la tête brûlée, ou Denver, le bad boy bébête…). Bref, on s’est fait braquer.

1. “The Handmaid’s Tale”

 

Nous avions laissé Defred (Elisabeth Moss), enceinte, à l’arrière d’une camionnette partant pour une destination inconnue. La liberté ou la mort ? Affranchie de l’ouvrage de Margaret Atwood, cette deuxième saison, au cœur de l’Etat totalitaire Gilead, se révèle encore plus noire que la précédente. On oscille entre fascination et gêne devant la succession d’épreuves qui s’abattent sur la servante écarlate, ainsi que sur ses consœurs, réduites en esclavage, envoyées dans des colonies péniten­tiaires, exécutées après des ­simulacres de procès. La série reste virtuose, poignan­te, mais les démonstrations de cruauté virent à la complaisance.

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