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08 Jun

2020 - Jehnny Beth - To Love Is To Live [24-44.1]

 - Catégories :  #MUSIC

Il aura fallu deux grands disques pour que Savages

accède au panthéon des meilleures groupes indie

féminines de la décennie.

On pourra compter sur l’éternel charisme de Jehnny Beth,

leader du groupe, qui ne laisse personne indifférent

aussi bien pour son côté rebelle et rentre-dedans.

Après une poignée de collaborations (Gorillaz, Trentemoller…),

elle se lance enfin en solo avec To Love Is To Live.

A l’image de sa pochette où l’on voit Jehnny Beth en statue

en béton posant comme une déesse grecque,

il est clair qu’on va se prendre une grosse claque en sa compagnie.

Et To Love Is To Live produit par son partenaire Johnny Hostile

va dans ce sens avec des morceaux cinématiques comme

« I Am » qui ouvre le bal ainsi que « Innocence »

aux accents électroniques bien prononcés

où elle n’en manque pas une occasion pour régler ses comptes

avec ses tourments du passé.

En effet, la leader de Savages a décidé de balancer tout ce qu’elle a

sur le coeur comme si elle allait quitter la Terre

un peu comme David Bowie après avoir publié son chant du cygne

Blackstar quatre ans plus tôt, son influence la plus importante.

To Love Is To Live possède des relents apocalyptiques

tandis que Jehnny Beth est du genre à concilier une voix corrosive

et plaintive selon son bon vouloir.

On navigue entre moments sensuels avec « Flower »

dédié aux strip-teaseuses et l’éthéré « We Will Sin Together »

et coups de sang avec « I’m The Man » (qui suit l’interlude « A Place Above »

conviant l’acteur Cilian Murphy) mettant KO la toxicité masculine

aux rythmiques industrielles tout comme « How Could You »

résolument acide et synthétique conviant Joe Talbot d’IDLES

qui fait office de bande-son chaotique idéal dans ce contexte.

Durant ces moments de tension surgissent quelques titres plus aériens

pour compenser.

On pensera notamment à la pop sophistiquée de « Heroine »

où l’on sent la patte de Romy Madley Croft de The xx

mais encore aux ballades romantiques de « French Countryside »

et de « The Rooms ».

Jehnny Beth ira nous émouvoir comme il se doit avec « Human »

en guise de conclusion qui sert de synthèse par rapport

à la complexité humaine et fait preuve d’une psychanalyse

des plus insaisissables.

Peu étonnant de la part d’une membre de Savages

mais toutefois nécessaire et remarquable pour devenir LA femme de l’année.

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