2020 - Benjamin Biolay - Grand Prix [24-48]
Avec Grand Prix, Benjamin Biolay accélère le tempo
et signe un de ses meilleurs albums.
Jusqu’alors chantre d’une pop soignée et romantique,
Benjamin Biolay sort les guitares funky et la boule à facettes
pour nous offrir avec Grand Prix un album très addictif…
pour danser léger léger tout l’été.
Benjamin Biolay quitte l’Argentine et les influences hispanique
de Volver (2017) et Palermo Hollywood (2016) pour se projeter
sur le bitume d’un circuit de Formule 1, pour ce qui ne sera pas
un dernier tour de piste mais bien une arrivée tonitruante
dans le registre de la musique Pop-Rock.
L’occasion pour lui de mettre un grand coup d’accélérateur
dans un style qui jusqu’alors se complaisait dans des rythmes
mid-tempo suaves et parfois un peu trop pépères à mon goût…
Ici le tempo n’est pas bossa nova mais plutôt orienté
Disco / Pop / Rock dans des chansons plus dansantes
les unes que les autres des influences d’hier et d’aujourd’hui
que l’on n’avaient jamais perçues dans ses albums précédents.
L’album s’ouvre avec Comment est ta peine ?, un single Disco Pop
très Funky qui nous ramène directement au Random Access Memories
de Daft Punk, ou au meilleur de Metronomy.
Un titre qui donne le tempo à un album aux tonalités musicales
très “Sea Sex and Sun” et aux ambiances Californiennes 70’s
avec un paquet de titres taillés pour danser tout l’été.
Parmi les morceaux de choix dans cet ensemble à la fois très cohérent
et ramassé, on citera Grand Prix et Visage pâle, deux gourmandises
aux gimmicks imparables genre Daft Punk vs The Strokes,
Souviens-toi l’été dernier, Mini B.O. pour Croisière qui s’amuse follement,
ou encore Idéogrammes, un rock avec voix éraillée
et riff de guitare Nirvanesque.
Plus loin Comme une voiture volée et Papillon Noir s’annoncent
comme des singles sous influence Brit-pop en puissance,
pour taper des mains et faire wo oh, oh oh oh ooooh dans le stade.
Mais Biolay n’en oublie pas pour autant les beaux arrangements
et les chansons mélancoliques qui servent depuis si longtemps
de fil rouge à sa discographie comme on pourra le vérifier
avec Ma route, La roue tourne et Vendredi 12,
une chanson Gainsbourgienne bouleversant
dont il faut visionner l’adorable clip 70’avec Monica Vitti.
Côté textes, il sera question d’amour, de regrets, de mélancolie bien sûr,
mais aussi de Formule 1 et toute la mythologique qui l’accompagne…
sport favori de Biolay avec le foot et le basket US.
Mais c’est avant tout le rythme qui prédomine dans cet album
très immédiat dans lequel on entre comme dans une eau à 30 degrés,
et où on se laisse porter par les guitares funky parfaites de Pierre Jaconelli.
Si les arrangements sont moins visibles qu’à l’accoutumée,
ils n’en sont pas moins présents, mais utilisées différemment,
au service de morceaux carrés et des mélodies d’abord faciles
et incroyablement efficaces.
Grand Prix est sans aucun doute l’album qui manquait
dans la discographie de Benjamin Biolay pour apporter cette nuance
Pop Funky ce côté festif, direct et cool qui lui va finalement comme un gant.
Car avec cet album il montre que l’on peut rester crooner tout en étant rocker.