2021 - Ada Lea - one hand on the steering wheel the other sewing a garden [24-96]
Lorsqu’Alexandra Levy, connue sous le nom Ada Lea,
a lancé son premier album il y a deux ans, elle a reçu
les accolades un peu partout (MM.BLOG inclus)
avec son indie rock introspectif,
proche de l’univers d’une Soccer Mommy.
Avec one hand on the steering wheel the other sewing a garden,
elle élargit considérablement sa palette sonore pour offrir
un disque encore plus abouti, et qui révèle une plume aiguisée et sensible.
Si l’album bénéficie d’une production un peu plus élaborée
que what we say in private, il y règne tout de même
une certaine esthétique lo-fi en raison de la prise de son très directe,
avec la voix très près du micro et ces doigts qu’on entend
glisser sur la guitare.
Même s’il s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur,
one hand on the steering wheel the other sewing a garden
constitue un grand pas en avant pour Ada Lea,
tant sur le plan de la musicalité que de la qualité de l’écriture.
Pourtant, il n’y a rien de révolutionnaire ici.
On entend des références à Big Thief, et même à Angel Olsen,
mais elles sont assumées et ne prennent jamais le dessus
sur la voix d’auteure de la musicienne montréalaise.
Par exemple, sur la magnifique ballade acoustique saltspring,
elle réussit à évoquer autant les Kinks que Simon and Garfunkel
tout en y injectant quelque chose d’éminemment personnel
de par sa voix, son ton et cette impression qu’elle nous parle
en toute confidence, tandis qu’elle semble se remémorer
une relation amoureuse à distance.
Il y a un petit côté new wave dans les guitares stridentes
et la batterie électronique de can’t stop me from dying,
tandis qu’une pièce comme backyard emprunte à la pop des années 60
avec son rythme en trois temps.
Et il y a la superbe my love 4 u is real, qui démarre comme
une ballade indie folk avant de céder le pas à un déferlement
de guitares lourdes à la fin du refrain.
Les histoires d’Ada Lea sont à la fois privées et universelles.
Oui, elle s’inspire de son passé et de son attachement pour Montréal,
mais les textes demeurent juste assez énigmatiques
pour éviter de tomber dans l’anecdotique.
Sa poésie est simple,et c’est ce qui la rend si touchante,
Les traces du talent d’Ada Lea étaient déjà présentes
sur son premier album, mais elles s’expriment ici avec une plus grande liberté,
moins contraintes par certaines structures alambiquées
qui caractérisaient certains titres.
Bref, l’avenir s’annonce radieux pour cette Montréalaise,
et on n’en est qu’au deuxième chapitre.