2022 - Bloc Party - Alpha Games [24-44.1]

“Sans vouloir manquer de respect à nos anciens membres,

je pense que la musicalité est à un niveau qu'elle n'a

jamais atteint auparavant.

Je suis heureux que nous n'ayons fait qu'effleurer la surface

de ce dont nous sommes capables", avoue Kele Okereke.

Le leader de Bloc Party est fier des prouesses

de sa nouvelle formation :

Justin Harris à la basse, déjà présent sur le dernier

et bien plus contemplatif Hymns (2016), et Louise Bartle

à la batterie, qui a rejoint le gang sur leur dernière tournée.

Avec Alpha Games, le groupe formé à Liverpool renoue en partie

avec la formule gagnante punk-rock bien British de Silent Alarm (2005),

inspiré des Américains Pixies ou de Blur, qui décrochait à sa sortie

le titre de meilleur album de l’année par le NME,

notamment grâce aux tubesques Banquet et Helicopter.

Ici, il est tout de même question d’un rock plus édulcoré,

ancré dans l’ère 2022, baigné parfois dans des effluves plus pop.

Si l’efficace section rythmique de Day Drinking en ouverture

et la montée en puissance de Traps avec sa batterie mitraillette

et sa basse saillante, morceau de loin le plus vivace et nerveux,

ravivent l’énergie des débuts, ou que les relents new wave

qui ont fait leur trademark se retrouvent sur The Girl Are Fighting

ou le riff d’In Situ, la pop taillée pour les ondes

des synthés de Sex Magik ou d’If We Get Caught lorgne plus du côté

de Coldplay voire même des derniers Smashing Pumpkins,

avec des chœurs angéliques poursuivant des refrains en boucle.

Difficile de cerner sur quelle trajectoire avance Bloc Party,

même si l’on devine que les ambiances comme la voix d’Okereke,

contant les errements de la politique britannique

comme des déconvenues amoureuses, sont guidées par le propos,

et se transforment ainsi, tantôt lyrique tantôt vindicative, au fil des pistes.