Elvis (2022) de Baz Luhrmann 2160P DOLBY ATMOS 5.1
Le film Elvis est un tourbillon d’images colorées
et de musiques qui enivre l’esprit.
On retrouve dans ce long métrage l’exubérance
de Baz Luhrmann, véritable saltimbanque
auquel la devise « the show must go on »
lui correspondant totalement.
Au-delà de rendre hommage à un phénomène
de la culture populaire, le metteur en scène de Moulin Rouge
témoigne également d’une époque où la vue d’un simple
déhanché tendancieux pouvait provoquer
une sorte de transe organisme parmi les femmes,
même parmi les plus distinguées.
Conséquence, cette danse lascive était interdite
par les forces de l’ordre pour atteinte aux bonnes mœurs.
Le long métrage succédant à Gatsby le Magnifique
dans le filmographie de Baz Luhrmann
restitue le climat ségrégationniste d’une époque
où les noirs ne pouvaient pas se mélanger aux blancs
lors d’évènements publics et où certains politiques
misaient tout sur le séparatisme comme
outil de propagande de campagne électorale.
C’est dans une seconde partie, qui aborde les faiblesses
du chanteur de Love Me Tender, que Elvis prend
une tournure mélancolique où la psychologie torturée
du personnage est davantage creusée, découvrant ainsi
une figure hautement égocentrique qui cache néanmoins
des fêlures irrésolues, causes de sa perte.
Baz Luhrmann fait d’ailleurs le choix d’un angle de vue singulier
pour ce film faisant raconter la storie Elvis, non par l’artiste lui-même
mais par le Colonel Parker, l’agent escroc du chanteur,
dont la voix off est un auto plaidoyer pour tenter de justifier
les mauvais choix qu’il a fait subir à sa poule aux œufs d’or.
Austin Butler est absolument bluffant dans le rôle titre.
On sent que celui-ci a étudié minutieusement la gestuelle du King.
Il ne fait pas du mimétisme, il est Elvis, notamment quand
il sue sur scène à en donner des vertiges.
L’acteur de Once upon a time in Hollywood arrive tellement
à créer l’illusion de la résurrection de cet icône
qu’on se prend à douter, sur les toutes dernières images du film,
de l’utilisation ou pas d’images d’archives.
Elvis est un spectacle grandiose qui tient toutes ses promesses.
Pas besoin d’être fan du chanteur pour se laisser prendre
par cette fabuleuse histoire de show business qui peut aussi bien
s’apparenter à une étude sociologique sur le phénomène
de starification, ses bénéfices mais surtout ses travers.