2023 - Steven Wilson - The Harmony Codex [24-96]
Si son précédent album solo n’avait pas fait l’unanimité
malgré d’indéniables qualités, Steven Wilson
a toujours une vision très claire
des buts qu’il souhaite atteindre.
Après le retour tant attendu de PORCUPINE TREE, le voilà donc
de nouveau seul aux manettes.
Et quel disque.
Les dix morceaux sont un voyage dans
le cerveau bouillonnant du musicien.
On y retrouve évidement son goût pour les
longues envolées lyriques dans ces incroyables passages
où jazz expérimental comme riffs floydiens font complètement
exploser en vol la simple notion de frontière.
Passant de morceaux fleuves semi-instrumentaux
(Inclination, The Harmony Codex, Impossible Tightrope)
qui rendent réellement hommage à son inspiration débordante
à d'autres titres aux angles plus arrondis et menés par
un chant toujours aussi cristallin, le disque confirme
l'amour sans faille de Steven Wilson pour
la pop faite sur mesure (What Life Brings,
Rock Bottom en duo avec Ninet Tayeb, Time Is Running Out).
Steven Wilson se laisse aisément aller à ses penchants
pour les classiques de notre culture pop-rock occidentale,
celle qui a bercé les enfants des années 70 en Angleterre
entre David Bowie, Led Zeppelin, The Beatles et autres Pink Floyd.
L'album se déroule comme une excursion en terre inconnue.
Ce qui permet néanmoins de rester connecté à cet ensemble
est l'omniprésence de ces pérégrinations synthétiques
que Steven Wilson maîtrise à la perfection.
Economy Of Scales aux échos cosmiques, Beautiful Scarecrow
toute vibrante et au final explosif, l'ovni Actual Brutal Facts
qui flirte avec le rap et le final Staircase qui rappelle
que nous avons à faire un certain maestro du prog rock
sachant très habilement en manipuler toutes les ficelles.
Pénétrer l'univers labyrinthique de Steven Wilson peut paraître
un challenge mais la fluidité dont il fait preuve et la facilité
avec laquelle il nous touche prouvent que tout travail aussi studieux
et pointilleux soit-il reste largement accessible à tous.