Alabama Monroe
Alabama Monroe a remporté hier soir le César du meilleur film étranger
et concours ce soir aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.
Tout ce que l'on aime dans le cinéma est dans ce film,
ici au MM.BLOG on lui a déjà donné l'oscar.
Le Film : Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique.
Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique.
Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier.
De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...
Quatrième film du belge Félix Van Groeningen, qui avait fait parler de lui en 2009
avec La Merditude des choses, Alabama Monroe est à l'origine une pièce de théâtre,
The Broken Circle Breakdown, coécrite par Johan Heldenbergh, l'interprète de Didier.
En regardant Alabama Monroe, impossible de deviner le lien du film avec le théâtre,
tellement le réalisateur propose un spectacle de caméra,
plus encore qu'un spectacle musical.
Gros plans langoureux sur les corps, chorégraphies chaloupées autour des musiciens,
belles lumières artificielles :
Félix Van Groeningen tient à ce que l'écran apporte quelque chose à la pièce,
et le trouve dans ce mouvement infatigable autour de l'histoire et des corps.
Son enthousiasme visuel se traduit jusque dans ce rare souci des raccords qui tissent
des sens cachés d'une scène à l'autre.
Le Storytelling : L'histoire se raconte et repart de zéro, par bribes, retours en arrières,
avancées fulgurantes dont on ne saisit pas forcément le sens au premier abord.
Mais on se laisse d'emblée entraîner dans ce tourbillon :
la science du montage nous livre les clefs au compte goutte et on reconstitue le tout,
bout par bout, car dans la vie rien n'est jamais blanc ou noir,
les lignes ne sont jamais droites,
et c'est toutes ces nuances que Félix Van Groeningen nous donne à voir,
petit à petit, pour nous laisser le temps de dresser le tableau tout entier.
La musique y tient lieu de respiration quand elle ne ponctue pas le drame,
et tout ce qui touche à la musique trouve une forme de grâce :
- Didier s'interrompt de chanter pour expliquer à Elise le sens de sa chanson,
avec des mots tout simples, et c'est une scène qui "soulève" le film...
- Elise chante, la voix rauque, un chant de deuil qui parle soudain d'elle seule,
la caméra affolée s'apaise un instant, comme frappée de pudeur,
et la chanson, brusquement, suffit...
Le film prend son essor dans cette humilité soudaine,
face aux talents de conteuse de la musique !
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Vous trouverez Alabama Monroe dans FILMS NOUVEAUX
et sa bande son dans NEWS.
Et juste un petit teaser pour ne pas se gacher la surprise ...