True Detective S01
True Detective est une série télévisée américaine,
créée et écrite par Nic Pizzolatto et réalisée par Cary Fukunaga,
diffusée depuis janvier sur HBO.
La série se présente comme une anthologie,
chaque saison ayant un casting et une intrigue distincte.
Pour la première saison, l'intrigue se place en Louisiane en 2012,
où deux policiers interrogent les inspecteurs Rust Cohle et Martin Hart,
chargés d'une affaire de tueur en série en 1995 qui connait de nouveaux rebondissements.
True Detective est une excellente série.
Excellente, renversante, troublante et addictive.
Matthew McConaughey y est immense.
Il marque chaque plan de sa présence possédée, de son incarnation hallucinante
et hallucinée.
Gardez lui un Emmy (quelle que soit la catégorie).
Devrais-je dire « à eux » ?
Car là où McConaughey excelle dans l’extrême, la violence des émotions et de la chair,
la performance de Woody Harrelson, plus « commune », moins extrême,
n’est pas moins remarquable.
True Detective est plus qu’un simple écrin pour ces deux-là,
mais ils prouvent, avec une force rare, que deux grands acteurs
peuvent élever une série à un niveau supérieur.
La puissance des personnages et de leurs interprétations méritent à elles seules le voyage.
,
True Detective utilise des ressorts classiques, notamment celui de l’interrogatoire,
ici à doubles niveaux, dans l’affaire, et comme moteur de la narration
(une sorte de voix off).
On ne pourra pas dire qu’elle invente un genre.
Mais elle le secoue. En prenant son temps, en multipliant les dialogues,
en refusant les rebondissements dans les premiers épisodes,
ça chauffe un peu plus par la suite.
Mais True Detective fait tout ça avec une rare intensité.
Il lui a fallu à peine vingt minutes, dans son pilote, pour donner plus de chair à ses deux
héros que l’ensemble des séries TV policières en diffusion depuis six mois.
Sous chacun des effets de genre, comme sous chacun des personnages,
a priori stéréotypés – le flic à l’ancienne et le flic génialement cinglé –
un sommet de finesse et de complexité.
Les dialogues sont tellement brillants qu’ils redonnent goût à la voix off.
La grande idée de True Detective , c'est surtout de faire savoir au spectateur dés le
premier épisode les répercussions de cette affaire sur les 2 protagonistes.
Cette enquête va les changer, psychologiquement, physiquement ....
elle va les détruire reste à savoir comment !
Cary Fukunaga fait de l’excellent boulot, offre quelques plans splendides,
utilise superbement les décors, met en scène la folie dans cette histoire
avec un filtre fantasmatique.
C’est beau et virtuose.
En livrant un plan séquence de six minutes pour conclure son quatrième épisode
intitulé Who Goes There, Cary Fukunaga confirme que True Detective est une série
hors norme, une série comme on n'en voit rarement
et qui a réussi en seulement une demi-saison à imposer un style de narration
qui lui est propre et la distingue des autres fictions policières.
Cary Fukunaga raconte une histoire finalement relativement classique,
d'une manière magistrale,
vue au cinéma et lue dans les meilleurs romands policiers,
mais jamais aperçue sur le petit écran.
A quoi cela ressemble ?