Peaky Blinders
Ceux qui soupirent déjà devant l’idée de subir une énième série
d’époque naphtalinée peuvent ranger les flingues.
Peaky Blinders a beau déployer ses ailes en 1919,
rien ou presque ne la rattache à la tradition
des "séries en costumes".
Voici l’histoire remuante d’un célèbre gang de la ville ouvrière
de Birmingham,
pourchassé par le pouvoir, à une époque où Londres craignait
la montée en puissance des indépendantistes irlandais
et des communistes.
On y croise un héros stylé et méchant, Tommy Shelby
(l’étrange et fascinant Cillian Murphy), dans une atmosphère de stupre
et de drame profond qui rappelle par moment les éclats de folie
de Sons of Anarchy.
Peaky Blinders plonge le public dans une Angleterre méconnue :
celle de l’après-« Der des Ders »,
avec une population pauvre métissée, des guerres de territoire
et des gangsters qui n’hésitent pas à jouer du revolver.
À travers les nombreux personnages
(les gangsters, les forces de l’ordre,
l’ouvrier communiste qui cherche à renverser le système,
les femmes au foyer,
les Irlandais en rébellion…),
un portrait historique vibrant se dessine.
Steven Knight le créateur de la série, porte ce projet depuis l'enfance,
dans sa famille on racontait en boucle la légende de ces criminels locaux
qui faisaient trembler le pouvoir depuis plusieurs décennies.
Peaky Blinders est visuellement superbe,
on pense immédiatement au "Gangs of New York" de Martin Scorsese
ou encore au "il était une fois en Amérique" de Sergio Leone,
tant la photographie est riche et inspiré.
Des brumes de Birmingham, aux haut fourneaux
la caméra de Otto Bathurst
(BATCA 2014 : pour la meilleure réalisation dans une série TV)
virevolte en large plan séquence comme pour saisir dans l'urgence
la vérité de cette époque.
Le casting est incroyable et doit tout au cinéma
( Le vent se lève, Batman: The Dark Knight, Inception, ....)
(La Leçon de piano, Jurassic Park, Je te promets, ...)
(X-Men, Blanche-Neige et le Chasseur, ...)
(Des hommes sans loi, Locke, Mad Max: Fury Road,...)
l'objectif de la caméra est comme ébloui de tant de talent.
Un certain esprit rock règne dans Peaky Blinders,
y compris concrètement,
à travers ses choix musicaux.
L’incroyable chanson de Nick Cave,
Red Right Hand (issue de l’album Let Love in, sorti en 1994),
a été choisie pour le générique,
devenant immédiatement un signal de ralliement.
Pour la deuxième saison, diffusée en Angleterre il y a quelques mois,
PJ Harvey a frappé à la porte des producteurs de la série
et proposé une reprise (géniale) du morceau de Nick Cave.
En plus de ces deux figures de proue,
tout Peaky Blinders est parsemée de morceaux
des White Stripes, de Tom Waits, des Raconteurs,
ou encore de Johnny Cash, des Kills, et des Arctic Monkeys.
Un petit Trailer pour voir à quoi cela ressemble .....
Les 2 premières saisons de Peaky Blinders,
sont dans votre partage SERIE TV (Nouveautés) en 720P,
ou en Replay sur le site d'ARTE pour la première saison.