2019 - Kishi Bashi - Omoiyari [24-44.1]

En 1942, 120 000 familles américano-japonaises
ont été forcées de quitter leur domicile et envoyées
dans des camps de prisonniers sans procès,
uniquement à cause de leur appartenance ethnique
et de leur origine.
L’album Omoiyari est la réponse de Kishi Bashi,
lui-même américano-japonais,
Moins personnel thématiquement parlant
et plus sociopolitique dans les discours,
Kishi Bashi donne son avis sur la montée
de la white supremacy aux Etats-Unis suite
aux élections américaines de 2016
ayant plongé le pays dans le chaos.
Profondément affecté par le sort des Américains
ainsi que des personnes étrangères vivant sur le sol,
il décide de cicatriser cette douleur
et ce malaise général en musique.
Et pour ce faire, il nous offre ses compositions
les plus touchantes avec « Penny Rabbit and Summer Bear »
qui ouvre le bal ou bien même « Marigold » et « Angeline ».
Omoiyari le verra emprunter des influences plus baroques
et moins audacieux qu’auparavant.
Un peu comme si Sufjan Stevens de la période Illinois
et Fleet Foxes ou bien même Other Lives fusionnait
sur des titres aux allures dramaturgiques comme
« F Delano » et « Summer of ’42 » où il nous plonge
dans des récits dignes des plus grandes épopées
de l’histoire de son pays d’origine.
Qu’il chante en japonais sur le théâtral
« Theme From Jerome (Forgotten Words) »
ou que ce soit en instrumental sur le frémissant
« A Meal For Leaves », Kishi Bashi ne laissera
personne indifférent.
Avec Omoiyari, Kishi Bashi revient aux sources
et nous offre son disque le plus touchant
et le plus engagé de sa carrière.
En ouvrant les grandes pages de l’histoire
et en remettant le contexte dans la société d’aujourd’hui,
le musicien arrive enfin à faire ouvrir les yeux
de son auditeur et nos oreilles avec.