2021 - Dry Cleaning - New Long Leg [24-96]
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En 2017, trois amis, Tom Dowse (guitariste),
Lewis Maynard (bassiste) et Nick Buxton (batteur)
se retrouvent pour une soirée karaoké,
qui leur inspire une collaboration.
Tous trois se mettent à écrire de la musique ensemble,
exclusivement instrumentale.
Quelques mois plus tard cependant, Florence Shaw,
artiste et photographe, participe à une de leurs répétitions
et lit des notes et paroles qu'elle a elle-même écrites.
C'est ainsi que naît Dry Cleaning.
En 2019, le quatuor sort deux EPs palpitants :
Boundary Road Snacks And Drinks et Sweet Princess.
Le style unique du groupe nous séduit tout de suite :
l'harmonie entre les musiciens
et les phrases prononcées de manière souvent monocorde
par Florence Shaw.
Et ses paroles, observations de la vie quotidienne,
de la routine et des activités les plus banales existantes,
qui font partie intégrante de l'identité de Dry Cleaning.
En ce début de mois d'avril ensoleillé, ils nous reviennent
avec New Long Leg.
L'album s'ouvre avec Scratchcard Lanyard,
sa ligne de basse addictive, rejointe quelques instants
plus tard par la guitare de Tom Dowse
et une bonne dose de réverbération.
Technique utilisée à plusieurs reprises au cours de l'album,
la voix grave et sèche de Florence Show et son spoken word
s'entrelace aux riffs de guitare, les deux se mêlent
et se démêlent tout au long du morceau,
se tournent autour et parfois encore se laissent de l'espace
pour apporter de la tension et du suspense.
C'est aussi le cas sur Her Hippo, et sur Strong Feelings,
où la lenteur des riffs de guitare disparaît pour papillonner
alors qu'une boîte à rythmes fait son apparition.
Tandis que la ligne de basse se fait groovy
et dirige le morceau, comme sur la mélancolique Leafy.
Si l'album est dans l'ensemble plus complexe
et ambitieux que les deux EPs mentionnés,
Unsmart Lady surprend par son début en forme d'explosion
de sons noise rock, dirigée ensuite par un riff de guitare lent
et dissonant qui prend plus tard la direction d'un stoner rock
bien lourd, avant de se calmer.
Le titre John Wick, quant à lui, débute plus classiquement
par ce riff au son caractéristique de Dry Cleaning.
La chanson est suspendue, retenue par une ligne de basse
quelques instants, puis rejointe par un solo de guitare
sur fond de synthétiseur, qui apporte de la consistance au morceau.
La boîte à rythmes permet aussi de nouvelles expérimentations.
Que dire alors de la sublime Every Day Carry ?
Ce morceau semble être l'apogée du son de Dry Cleaning,
avec tous les éléments qui ont séduit sur leurs deux EPs,
et cette interruption du morceau par une répétition de bruit de synthétiseur.
Par-dessus ou bien mêlée aux riffs de guitare répétés,la voix de Florence Shaw, souvent lasse, déclame les paroles
de manière articulée et joue avec le rythme
et la longueur des phrases, tantôt brèves et rapides,
se déjouant de l'instrumentation, tantôt plus lente.
En des temps spéciaux comme ceux que l'on vit,
s'amuser de choses de la vie courante, prêter l'oreille
à des bribes de conversation et retirer une certaine beauté
et poésie à des objets quotidiens est inspirant.
Et bien plus encore quand tout cela est mis en musique
par des artistes talentueux comme Dry Cleaning
sur ce remarquable premier album.