2022 - Florence + the Machine - Dance Fever [24-48]
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Florence Welch est ce qu'on pourrait appeler une artiste totale.
À l'image d'autres, l'artistique, l'esthétique transpirent par
tous les pores de sa peau.
Sa personne et son groupe, Florence + The Machine
ne forment qu'un et sont indissociables.
En corollaire, sa musique renvoie à d'autres formes artistiques.
Elle est foncièrement visuelle et théâtrale, vous transporte
vers des dessins, des peintures, de la danse.
En ce sens, Florence + The Machine est un tout créatif,
un monde en soi.
Pour son nouvel album, elle s'est entourée de Jack Antonoff (Bleachers)
.Dance Fever, cinquième album studio
depuis les débuts du groupe en 2009, nous conforte dans cette idée
tant les quatorze titres qui le composent engendrent des images
dans votre esprit.
Si ce n'était pas suffisant, intéressez-vous donc aux vidéos
qui accompagnent les singles sortis en prélude du disque.
Comme à son habitude, Florence Welch a su s'entourer
pour mettre en image ses compositions.
Il suffit de voir le vidéo clip de Free, où la chanteuse apparaît
au côté de l'acteur Bill Nighy, dans ce petit film tourné en Ukraine
juste avant le début de la guerre.
Ce morceau à la rythmique électro traite de l'anxiété de façon nerveuse.
Flamboyant à l'image de son interprète, voici un magnifique titre
qui devrait trouver une place de choix dans les setlists
de ses futures prestations live.
Certes, il n'a pas l'emphase d'un Dogs Day Are Over,
mais il met en avant toute la fougue et la folie de Florence Welch.
Cette dernière semble appréhender ce Dance Fever
comme un kaléidoscope, où serait déclinée sur différentes humeurs
une réflexion sur le genre et le féminisme, thèmes récurrents de l'album.
Ainsi à côté des ballades comme The Bomb
ou de la très mélodique Cassandra,
Florence + The Machine a ponctué son album de moments plus sombres
comme sur ce Daffodil raffiné, ou sur Prayer Factory.
Aux très classieux Choreomania mais surtout ce magnifique King,
on peut opposer la démarche plus arty de Heaven Is Here,
premier morceau composé sur ce nouvel album.
Il surprend par sa structure très rythmique,
qui se veut une approche musicale d'une danse contemporaine.
À y voir de plus près il ressemble à une parfaite antinomie de My Love.
Ce titre pop symphonique à l'intro très cinématographique
est peut être le plus accessible et grand public de l'album.
Il n'en est pas pour autant inintéressant, même si s'en dégage
une certaine facilité sous l'amoncellement d'arrangements.
Enfin, sur Dream Girl Evil, Florence + The Machine s'amuse
sur une mélodie bluesy gospel qui malheureusement manque d'inspiration.
Tout le talent de l'artiste se dévoile sur Girls Against God.
Cette ballade dense est absolument remarquable par sa production
et ses arrangements.
Tout est mis en œuvre pour valoriser une mélodie extrêmement forte
et prenante qui vous met immédiatement devant les yeux
des paysages mélancoliques.
L'effet joue également à plein sur le titre final, Morning Elvis.
L'enveloppe lumineuse de ce morceau furieusement positif
en fait un autre moment marquant de Dance Fever.
Il y a décidément quelque chose de particulier
Cette artiste aux idées foisonnantes réussit encore une fois
sur Dance Fever à colorer sa musique grâce à une palette a
ux teintures d'une richesse impressionnante.
La folie créatrice s'exprime à tel point que jamais elle ne semble avoir peur
de se tromper.
La voix si reconnaissable de Florence Welch peut parfois paraître trop en faire,
et on souhaiterait par instant un peu plus d'humilité,
mais ainsi est cette chanteuse, et son côté grandiloquent et explosif
cache une personnalité certainement plus réservée qu'il n'y paraît.