2022 - Kevin Morby - This Is A Photograph [24-96]
/image%2F0517715%2F20220515%2Fob_ffec23_folder.jpg)
Comme un arrêt sur image, notre actualité concernant
Kevin Morby était restée bloquée en 2017 sur City Music.
Une véritable claque à l’époque, avec ses références parfois
stoogiennes et une voix qui flirtait avec celle d’un Lou Reed.
Un morceau dédié aux Ramones achevait cette ambiance
très New-Yorkaise.
Un album plus que réussi que l’on avait usé jusqu’à la corde.
Le temps a passé. Oh My God et Sundowner ont succédé à City Music,
sans parvenir à raviver la flamme.
On est ici loin du New-York d’il y a 5 ans.
Dans la plus pure tradition Americana, Kevin Morby convoque
les classiques de l’Amérique profonde.
Le souvenir d’Elvis et de Graceland, la traversée de la Highway 61
précèdent une pause sur les rives du Mississipi, hommage à Jeff Buckley
et Jay Reatard sur A Coat Of Butterflies.
La construction des morceaux est toujours la même, deux accords
ou deux notes qu’on imagine trouvés à l’occasion de ce périple
sont systématiquement répétés comme un mantra
tandis que des instrumentations toutes plus nombreuses les unes que les autres
viennent broder autour du thème.
Les classiques piano et guitare sont ainsi tour à tour accompagnés
par de la harpe, du saxo, du banjo, de la flûte, du tambourin
et même des cordes que rejoignent sur certains morceaux les chœurs
d’anciens élèves de la Stax Academy !
Chaque nouvelle lecture est l’occasion de découvrir un détail
sur lequel on était passé la première fois.
Cet album ne se laisse pas apprivoiser immédiatement et nécessite
qu’on y revienne pour l’apprécier.
Surtout, la voix est impressionnante, prenant parfois des accents dylaniens
comme sur A random Act of Kindness.
Les textes bouleversants, petites vignettes de vie universelles,
prennent aux tripes. Kevin Morby raconte la vie tout simplement
et nous entraîne avec lui dans sa réflexion sur le temps qui passe.