2023 - Madness - Theatre of the Absurd presents C'est La Vie [24-48]
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Pour Theatre Of The Absurd Presents C'est La Vie,
Madness s'aventure dans le West End,
le quartier des théâtres de Londres.
L'ambiance est flamboyante et nous plonge dans le music-hall,
les comédies musicales avec costumes et chorégraphies.
Le spectacle est total.
La pièce se joue en trois actes, avec un prologue et un épilogue
qui ne sont pas là pour faire de la figuration.
Dans le prologue, donc, le groupe se met en place et plante le décor
avant un premier acte joué en grand et justifiant l'immensité de la scène.
L'acte 2 est quant à lieu vite expédié en un titre, Round We Go,
qui résume à lui seul le style de Madness.
Le dernier acte est plus nostalgique et sonne comme un flashback
vers les années 70s et 80s.
Et quand tout semble joué, l'épilogue prend une tournure plus engagée :
Run For Your Life sonne Blaxploitation, Set Me Free parle d'émancipation
et In My Street de la solidarité de quartier.
Les chansons sont sur un fil entre le doux et l'amer. Baby Burglar,
par exemple, a des airs de fête.
Les cuivres y sont pour beaucoup, et une mélodie en accords mineurs
reflète la tristesse de la situation, en l'occurrence celle d'un gamin
en train de cambrioler un des membres du groupe.
Le mélange de joie et de mélancolie donne une patine de nostalgie
aux morceaux, un sentiment renforcé par le son intemporel de l'album.
Quand il y a des claviers, ils sont vintages, les effets sont utilisés
comme des décors pour renforcer l'ambiance d'une scène
qui sera jouée entre les années 1930 et 1980.
C'est aussi le premier album dont ils prennent la production en main
après avoir travaillé avec le même producteur pendant quarante-cinq ans
et être toujours restés fidèles à leur son sans jamais succomber
aux sirènes du moment.
Avec l'aide de Matt Glasbey (Sorry, The Magic Gang, alt-J) qui a transformé
leur espace de répétition en studio d'enregistrement,
cette indépendance assumée marque (enfin) la prise de conscience
de leur potentiel et de leur capacité à réaliser eux-mêmes leurs délires.
A noter que l'album est dédié à Terry Hall, chanteur de The Specials
avec qui ils ont partagé leurs premières scènes, un très bel hommage.