2024 - Beyoncé - COWBOY CARTER [24-44.1]
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Ce vendredi 29 mars le journal de 8h00 de France Inter
s’ouvre sur l'information la plus importante de la nuit,
devant Gaza , l’Ukraine, vigipirate en France...
La journalise nous parle de l'album de Beyoncé
qui viens de sortir "COWBOY CARTER".
Un disque d'inspiration country, mais surtout
un album éminemment politique, quand quelqu'un
comme Trump associe la musique country aux "vrais" americains.
Écrit avec Raphael Saadiq, Cowboy Carter allie
compositions originales et hommages,
comme ces reprises de Blackbird des Beatles,
titre qui fait allusion aux neuf adolescents noirs devenus des icônes
du mouvement des droits civiques en intégrant un lycée
réservé aux élèves blancs, à l'ère de la ségrégation
dans le sud des États-Unis.
et Jolene de Dolly Parton dont elle s'approprie les paroles
avec la bénédiction de l'autrice.
Avec ceci de particulier que Beyoncé recherche
la validation au milieu des pieds de nez,
comme lorsqu’elle invite Willie Nelson a se muer
en DJ de radio texane, diffusant des extraits
de musique country chantée par des artistes noirs,
puis invitant gentiment ceux que ça dérange à passer leur chemin.
L’album s’ouvre sur la puissante Ameriican Requiem,
presque un numéro de musical, qui revient sur l’accueil sévère,
et franchement raciste, que plusieurs lui avaient réservé
lorsqu’elle a interprété sa chanson (country) Daddy Lessons
(de Lemonade, 2016) au gala télévisé des Country Music Awards,
et ainsi suscité un débat social sur l’identité du genre musical.
Plus loin, c’est l’icône du black country Linda Martell
(82 ans aujourd’hui) qui présente l’improbable Ya Ya,
texte et mélodie originale citant Good Vibrations des Beach Boys,
chantée sur un échantillon de These Boots Are Made for Walkin’
de Nancy Sinatra et Lee Hazelwood.
Coté surprises le titre en duo avec Miley Cyrus intitulé II Most Wanted,
est franchement réussi, les chanteuses se donnant la réplique
sans chercher à supplanter l’autre.
Même Post Malone a l’air d’un vrai bon chanteur sur Levii’s Jeans.
Et en rapiéçant ainsi l’histoire de la pop et du country
des quelque 80 dernières années, des Beatles aux Beach Boys,
de Fleetwood Mac à Underworld (cités et/ou échantillonnés),
de Sister Rosetta Tharpe à Chuck Berry,
Beyoncé met côte à côte les récits, noirs et blancs,
de ces genres musicaux pour former cette fresque musicale
plus ambitieuse encore que l’était son chef d'oeuvre Lemonade.