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17 Apr

2024 - Marcus King - Mood Swings [24-96]

Publié par down.load  - Catégories :  #MUSIC

 

Avec ses tournées mondiales à guichet fermé,

son mariage heureux et le succès critique

et commercial de son précédent LP, “Young Blood”,

on ne s’attendait pas à ce que Marcus King

revienne avec un album aussi sombre,

dévoré par l’épuisement mental, les addictions

ou la solitude, sous le joug de tendances autodestructrices

(voire carrément suicidaires) qui font froid dans le dos.

Malgré sa crudité quasi clinique, “Mood Swings”

ne cède pas totalement au découragement,

la noirceur des paroles étant contrebalancée

par un sentiment d’espoir diffus en forme d’appel à l’aide.

King porte la voix des âmes qui souffrent,

celles qui claudiquent au bord du précipice,

ivres d’angoisses et de mélancolie.

Mais le blues, c’est aussi la vie qui bat, la résilience,

l’apaisement parfois, un entrelacs d’émotions contradictoires

retranscrites dans onze chansons de toute beauté,

contrepoints faussement apaisés aux tourments qui le rongent.

Ce nouveau recueil n’a plus grand-chose à voir

avec la festivité jam band des débuts,

à l’image de la chanson d’ouverture, épure jazzy

soutenue par une simple boîte à rythme

et quelques accords enrichis.

La suite est un enchantement, qu’il s’agisse

de l’impressionnante F*ck my life up again

(cette voix fantomatique, à la limite de la rupture ;

ces tourbillons de cordes, le chorus déstructuré

en bandes inversées…), la ballade acoustique Soul it screams,

belle à fendre le cœur, ou le gospel Me or Tennessee,

tout en tension retenue.

La production de Rick Rubin confère à l’ensemble

une touche de modernité mais reste suffisamment transparente

pour ne pas trahir la profondeur du propos.

La country soul domine un peu partout,

parsemée de mélodies exceptionnelles (Hero, Bipolar love, Delilah,

composée au piano et dont la ferveur débridée

fera verser des larmes de joie aux fans

des grands songwriters du début des années 1970),

jusqu’au final tragique, cette Cadillac lugubre que l’auteur,

en chute libre, décrit comme un tombeau…

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